Le Centre LGBT exclu des cérémonies officielles
Depuis 1954, la République Française rend hommage, chaque dernier dimanche d’avril, aux victimes et héros de la déportation pour que la cruauté du nazisme, à laquelle participa le régime de Vichy, ne se reproduise plus jamais.
La journée nationale des victimes et des héros de la déportation se souvient de tous les déportés, quel que soit le motif de leur persécution et la couleur de leur étoile ou de leur triangle. Elle se souvient donc aussi des homosexuels, dont la déportation en France fut reconnue à plusieurs reprises par l’Etat français : tout d’abord, par la voix de Jacques Chirac en 2005, puis par la remise de la Légion d’Honneur à Rudolf Brazda, dernier des Triangles Roses, décédé en 2011.
À Tours, depuis la création du Centre LGBT de Touraine il y a 10 ans, nous nous battons pour être officiellement intégrés à la cérémonie et au dépôt de gerbe commune au même titre que les autres associations mémorielles. Jusqu’à maintenant celles-ci ont toujours refusé notre présence, niant notamment la déportation pour motif d’homosexualité en France.
Aujourd’hui, après de nombreux échanges, notre légitimé à y participer est reconnue par la majorité de ces associations et nous avons reçu des soutiens multiples dont ceux de M. Babary, Maire de Tours, des représentants de l'éducation nationale ou encore du délégué au Défenseur des Droits.
Pourtant cette année encore, le Préfet d’Indre-et-Loire, seul décisionnaire, nous a fait savoir que nous ne serions pas invités officiellement mais que nous pourrions, comme nous l'avons fait jusqu'à présent, déposer une gerbe en marge de la cérémonie officielle. Sous la pression d’une association mémorielle ayant menacé de boycotter l’évènement si nous y étions associé, et contrairement à ce qui se fait dans de nombreuses villes en France (Orléans, Poitiers, Saintes, Angoulême, La Rochelle, Rennes, etc.) le Préfet a préféré nous en exclure et passer sous silence la déportation d’un certain nombre de victimes.
Le Centre LGBT condamne fermement le maintien de cette discrimination et constate amèrement que l’homophobie ordinaire qui a conduit tant d’hommes et de femmes en déportation empêche encore, 70 ans après la libération des camps, une reconnaissance pleine et entière de toutes les victimes.
Dans cette situation l’association a pris la décision de saisir le Défenseur des Droits et étudie en ce moment même les possibilités de recours juridique.
À défaut de pouvoir prendre part à la cérémonie, nous déposerons à son issue, dimanche 26 avril, une gerbe place Anatole France, en mémoire de tous les déportés, sans distinctions. Nous vous invitons à nous y rejoindre nombreux pour porter le souvenir de ces triangles roses, que l’Histoire a trop longtemps occulté.
Contacts Presse :
Sébastien TÜLLER : 06 24 57 17 54
Jérémy COQUEREAU : 06 50 71 17 18
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