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Critique : Girl, de Lukas Dhont

Critique : Girl de Lukas Dhont, sorti en 2018

C'est l'histoire d'une jeune fille, Lara, qui veut devenir danseuse et est prête à tous les sacrifice, mais qui est gênée par son corps, ce corps de garçon, alors qu'elle est une fille, de toute évidence. On suit son parcours, à la fois dans sa formation de danseuse, et son parcours médical où elle a le soutien de sa famille, dont son père, et du corps médical non pathologisant. Dans sa nouvelle école, elle s'intègre, notamment auprès des filles, en ne faisant aucune concession envers les autres et envers elle.

Malgré les difficultés, elle s'affirme et n'hésite pas à en faire plus que les autres. Il y a des scènes personnelles très éprouva,tes avec sa professeur de danse très exigeante et compréhensible. On voit qu'elle n'hésite pas à certaines scarifications, ses pieds ou certaines parties intimes.

Notre héroïne est Lara, même si dans une scène, son petit frère lui rappelle son ancien prénom. Elle a des doutes et des hésitations, lors des douches, où, pour des raisons de pudeurs et des respect envers les autres, elle a du mal à se mêler aux autres filles. Il y a toujours ce corps qui gêne alors qu'elle est cette jeune femme qu'elle a toujours été.

Elle vit sa vie avec ses difficultés de jeune fille de son âge. Elle éprouve certains désirs, notamment vis-à-vis d'un de ses voisins. Son père est compréhensif, mais parfois maladroit, car il ne comprend pas toujours sa fille. Il la protège un peu trop à mon goût. L'ensemble de sa famille l'accepte, où, au cours de fêtes familiales elle joue le rôle assigné à toutes les jeunes filles de son âge.


Il y a cependant dans le film, des scènes cruelles à vivre pour moi. Il y a cette scène de relation amoureuse qui n'aboutit pas. Mais, la plus dur pour moi, est quand certaines de ses camarades, au cours d'une soirée entre filles, lui demandent de montrer brièvement certaines de ses parties intimes. Certaines sont choquées alors que d'autres non. J'y vois une certaine jalousie de certaines que l'on remarque lors des cours de danse. Cette séance marque aussi une rupture dans le film.

Lara, malgré tous ses efforts et ses sacrifices, n'arrive pas jusqu'au bout de sa formation. Elle a du mal à suivre la cadence des répétitions alors qu'elle a tant de choses à régler en elle. Son père et ses médecins l'obligent à faire une pause et à s'arrêter. C'est douloureux pour elle et elle se replie en s'enfermant. A la fin, il y a cette tentative de suicide qui n'en est pas une. Elle essaie avec une paire de ciseaux de se trancher les veines. En urgence, elle s'en sort et se réconcilie avec son père.


Les dernières scènes du film sont cependant optimistes car on a l'image d'une jeune fille encore plus féminine qui s'affirme et trouve sa place de femme dans la société. Lara est Lara et le reste pour toujours.


On peut faire plusieurs analyses de ce film. Il y a ce combat mené sur deux plans avec ce désir de devenir danseuse et d'être femme. C'est une évidence pour son entourage, qui est confirmé par un psychologue qui l'accompagne. Dans son histoire, on voit ses doutes, ses hésitations et ses difficultés mars elle ne transige pas. Cela suscite des jalousies et des incompréhensions dues aux efforts qu'elle fait pour être. C'est une explication de la scène d'humiliation où tout bascule. J'y vois une allégorie des difficultés rencontrés par les personnes transgenres dans leur parcours. La scène de la tentative de suicide, aussi douloureuse soit-elle, se termine car j'y vois une mise en scène où le passage où Lara sera/est opérée pour être cette femme qu'elle a toujours été. La fin montre une femme épanouie et sûre, prête à s'assumer et trouver sa place dans la société.


Ce film que j'aime, je l'ai vu deux fois pour le découvrir pour l'analyser. Il n'y a pas seulement l'histoire mais aussi les images. Il y a ce jeu des couleurs avec le bleu des cours de danse, illustrant la difficulté d'être une femme dans un corps d'homme et le rouge symbolisant une relation amoureuse inaboutie. On pourrait parler des scènes dans la piscine mais Lara triomphe des aléas de la vie et son parcours.


En conclusion, malgré certaines critiques, j'ai aimé ce film qui aborde la question des personnes transgenres sans misérabilisme. Lara n'a pas affaire à un milieu hostile. Ce film n'est pas un film militant car le réalisateur fait seulement un film d'une personne qui s'affirme seulement et est ce qu'elle est. Dernière originalité, il y a l'usage de deux langues (flamand et français) même si l'ensemble du film se passe en flamand. C'est un film qui s'adresse à toutes et tous sans discrimination.

Sophie Laurence Françoise D.

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